dimanche 11 mars 2007

Visions nocturnes

Horodateurs, jets d'eau et de ciel, le vol bas des avions sur la Seine. La nuit nous berce parce qu'elle prive de sommeil les machines. C'est ainsi que l'on interromp le passage du temps et c'est alors le moment d'entrer dans Paris et ses petites cinématographies:

"...elle s'était finalement résolue à attendre, à céder au voyage poussif, aux rouages fatigués de cette cabine de verre qui devait la conduire au sommet. Là, elle le retrouverait, les points sur les hanches, le regard fixé vers le bas, figé sur la chute qu'il ne craindait jamais. Elle s'imagine, sans savoir que tous déjà, et nous y compris, la regardent, détaillent chacun de ses gestes, le vas et vient de la main sur le faux-pli de la robe, la boucle insistante d'une mêche qui vient avec sa douce anarchie narguer un nouveau geste, le premier pas d'une nouvelle danse qui a commencé en bas. Elle est belle. Tous l'attendent, le regard patient et stoïque de celui qui contemple un beau bois. Et l'homme à l'attitude de pierre ne cesse de se demander qui, de la femme et de la machine qui accordent ici leur voix sur le chant du métal patient, a-t-il finalement créé..."

Images de verre, de marbre, de poussière et de gestes qui suent pour dire l'amour. Entre sexe et architecture, le cinéma...

Gary Copper et Patricia Neal dans la séquence finale de "The Fountainhead" de King Vidor - 1949.

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