mercredi 14 mars 2007

Panorama 4 - Echo



S'entendre alors que résonne encore cet ordre innommable, enterré dans les sagesses du passé, cet ordre qui contre l'Histoire devrait servir de point de départ au récit qu'il faudra bien un jour commencer.
L'histoire alors commence dans la ville où tout cela c'est passé. La ville où une place, un espace - un passage - est désormais réservé à une page que nul ne pourra tourner. Cette place porte le nom des morts qui n'ont pas eu droit à la terre et errent, butant contre notre parole à nous tous qui en faisons les "héros du ghetto". Les fantômes n'ont pas droit à la terre, à la pierre, comme les héros n'ont pas droit au pays. Les déportés s'oublient encore un peu plus chaque fois qu'un étranger, un passant, un innoncent se love dans l'espoir d'un relan de culture juive nimbant les rues de Cracovie, ville où les hommes se lèvent et se signent:

( Que le petit homme que l'on appelait Primo Levi, me pardonne l'emprunt que je fais ici à sa petite histoire qui porte à jamais en elle les mille voix)

La voie libre de la nuit, voilà, tout simplement ce qu'on entend ici, ce soir, à Paris ; à l'approche du printemps, à l'approche des mois où les soirées s'alanguissent sur des jours qui n'en finissent pas.
S'entendre à l'heure où la belle saison s'est un jour défigurée sur l'attente de ceux qui la savait vaine. S'entendre. S'entendre et comprendre pourquoi la vieille ville grimant son passé au bon vouloir des visiteurs sans bagages, pourquoi cette ville me tient (so close to Home)? Pourquoi elle me retient dans son Histoire si mal racontée, à peine aperçue, à peine entendue ... Entendre alors que tout s'arrête à l'abri de kilomètres de gueules muettes qui remplacent les fenêtres baillant leur petite vérité entre la rue K et la place des héros du ghetto.

A l'heure où l'on se couche, le récit commence et l'ordre innommable, derrière le sommeil, lance l'incessant













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