mardi 6 mars 2007

Panorama 1 - Contre la confidence

Présentez-vous, faites ce que vous voulez de moi. La route est longue pour contourner les évidences. Accepter le fait que je refuse, cette fois, de lui donner le nom que tout le monde sait...

Tout doit commencer par un refus ou pire, par une nécessité. Aujourd'hui ils se font écho. Alors, l'impératif sera d'abord de refuser de raconter une de ces histoires qu'on lit de travers, pour tenter de reconstituer celle que l'on tracerait en commun. Un personnage, c'est toujours par là qu'il faut commencer. "Il", ne s'appelle pas. "Il" se reconnait, s'oublie, nous trompe ou se méprend, mais "Il" ne s'appelle pas. Pourquoi? Parce qu'il bouge, il circule, et cette fois-là ne se trouvait pas où on espérait qu'il soit ; en tout cas pas où nous autres, des bagages défaits pleins les bras, des chiffons sous les pieds, regardons le soleil se lever comme des voleurs naïfs et éclairés. Béats, n'espérer que cela et attendre que les long bras d'opale alongent leur immense tristesse sur la ville qui vient à peine de se réveiller.
Il est justement cette Place où l'on circule librement entre des arbres qui en toute saison comptent l'attente de la foule ou les intentions des passants ; cette Place où l'on contemple les caprices des "dernières matinées". En face, un hotel menace de s'écrouler mais impose désespéremment ses flancs d'inox et de béton alors qu'il sera bientôt englouti par une poignée de sable. Les histoires commencent toujours dans une de ces chambres aux draps blancs, ou beiges ou violets, peu importe du moment qu'au dos de la porte se trouve un chiffre doré. Et sur cette place, face à ces pierres parodie de marbre et d'éternité, un jour que l'on ne compte pas, lui et les autres ont tu l'adieu au pays. L'adieu au père qui fait briller l'espoir de celles qui n'ont pu y assister. Sur cette place, un peu plus à l'Est, une de ces années où l'Europe contemplait son âge avec des yeux "neufs", tous on regarder le soleil s'éteindre sur Krakow et lentement glisser les vitres d'un bus pressé par les impatients et leurs ternes petites nécessités.

Ecouter, donc, celui qui refuse de faire un pas à l'Est, de passer les frontières qu'elle, trace sur les cartes du bout des doigts. Se rappeler de cette langue que l'on ne connaîtra jamais pour rendre justice à l'Autre que l'on ne plus désormais négliger et se souvenir que ce qu'on a oublié là-bas s'impose aujourd'hui comme la simple nécessité d'écrire.

1 commentaire:

Marc de Gondolfo a dit…

oui une belle nécessité, la pierre d'angle sur laquelle on construit