mardi 29 janvier 2008

Horizons

Les amants heureux, Gustave Courbet - 1844

Il était une fois une histoire qui ne commençait pas comme ça.
Il était une fois une jeune fille qui à cette heure là mettait sur la table les biscuits ayant trop attendu dans les chambres d’enfants – juste le temps, le temps qu’entre deux rives – entre deux feux – le long du pont – sous la muraille des cieux - un illuminé joue en pleine nuit la musique grotesque et triste dont seuls se rappellent ceux qui sont vieux…
Il était une fois l’histoire d’une rencontre que l’orchestre n’avait pas envie de jouer ce soir mais dont le témoignage persiste au pied des luminaires et au bas des reins, le long des routes où l’on déroule les horizons qui nous ramènent à la maison…

mercredi 16 janvier 2008

Déception

La nudité de l’ami contre le désir de l’amant. Une main qui ne sait plus quoi tenir. Les lignes d’un visage que mes espoirs transpirent – à l’encre noire et à la bile, à la maladresse du cœur, à la naïveté des corps, à la débilité joyeuse des ardeurs d’après 23 heures. Dépossédée et insensée. L’écho du cristal et des passions dans un œil de verre, dans un geste maladroit, à froid sur la fin des horizons

Désillusion

mercredi 9 janvier 2008

Als das Kind Kind war ...

Je vis cette enfance que je n’ai jamais connue et qui pour certains d’entre nous n’est malheureusement que la nostalgie d’un paradis perdu. Inutile de prier pour son salut

jeudi 3 janvier 2008

Panorama 31 - Miroir mon beau Miroir



Mort. A la santé du feu et de la mère. A nos étincelles. A nos chimères. Corriger d’un coup de crayon la grimace du reflet, fêter, retrouver, embrasser puis ressasser, plaisir jusqu’à plus soif, sourire jusqu’à satiété, sel et sang des terrains conquis et descente de lit sur un ciel gris - je vous aime pourtant mes amis mais vous regarder m’étourdit – Atone, A-temps, les sens et le corps, confluent, à trois ans des trottoirs vides, à deux pas des trous béants, les coudes dans les murs, les clous sur nos petites blessures, murmure, et l’écho de la raison, l’écho dans le corp tendu de la maison qui nous est revenue, toute intérieure, toute de retard sur les désastres anticipés des âmes par l’enfance liées, seule, lustrer les sourires que la nuit dernière a laissé sur nos verres, lire dans la lie et dans l’écho de la raison, immobile sur la voie de la guérison, ne pas prendre les vieilles nostalgies pour des digressions, les vieilles nostalgies qui me regardent de loin, d’ici, de là, des valises qu’on porte à bout de bras jusqu’au seuil de la nuit, avant que le train parte, avant que le train passe sur le soleil avare pendu à la plaine, pendu à un pays que l’on nomme pour payer son tribu, que l’on aime pour ne pas perdre son nom, mon pays las de mes petites tristesses, de mes vraies attaches et de mes longues lettres, las de ce tout qui devrait être un moi-un ici-un maintenant, un temps qui me garde de loin, que je nargue déjà, très tôt, le matin, un temps portant la patine des pôles infinis, de mon nord et ses terres noircies par la nuit qui les berce, un temps rendu à la veille et que je laisse un peu plus à l’ouest de mon Eden et son éternel aujourd’hui