lundi 12 mars 2007

Trouble




Sur ce trouble supposé bouleverser mes sens et dont devrait précisemment tenter de se saisir le dessin de l'écriture, je mens.


J'ai la silhouette gracile mais la main noircie. Je danse à pas de loup sur la pleine page blanche, je mens.
Attendre que viennent à soi les moyens faits de gestes que la pensée agite comme des pantins, et qu'elle berce sous les trois lumières de la première matinée. Aube aura aube aura, l'heure des oraisons... et du trouble qui cogne au bout des doigts, comme la peau vide d'une calebasse à nouveau vivante, rampante et venue se clouer juste sous nos pieds. Mais, là-bas, déjà, la roue s'est arrêtée devant les grands jardins qui dans leur solitude rendent grâce aux néons rivaux que peine à chasser le soleil. Et la roue, la roue gentille qui balade les heureux de la saison, leurs bras jetés vers le sommet, mollement offerts au ciel glacé.


Et bien cette roue mime la position du menteur.


Sa belle aura ne se regarde que d'en bas. Du haut des nacelles, il est interdit de se retourner, de regarder par dessus bord, par dessus l'épaule afin de ne pas voir qu'à la gorge des lampadaires et bien loin du sol, bien loin de la terre, certains, pendant que les autres applaudissent, battent au rythme de la musique qui fige les petites mains froides qui se frottent et s'agitent pour rien.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

surimpression - c'est le mot (du trouble)

Un peu plus à l'Est... a dit…

et "réflexion" instantanée....ta rapidité m'épate (devrais-je dire qu'elle me trouble...?) (-->oui, peut-être pas d'Indochine, mais éternellement fan des mauvais jeux de mots...!)

Anonyme a dit…

Cette photo m'a tellement touchée, vraiment, que je n'ai pas voulu/osé lire le texte. Trop peur qu'il en change ma vision. Désolé