mercredi 4 avril 2007

Après la nuit

Je me réveille tranquille et stupéfaite de voir qu'à côté de moi l'oreiller est toujours en place, prêt à accueillir, comme la veille, une ombre, la mienne. Je me retourne, sourire aux lèvres, je joue. Je joue à celle qui n'a rien vu, je fais semblant et regarde droit dans les yeux la lumière des matins cotonneux. Je joue au jeu des souvenirs qui s'enfuient - comme tes gestes me suivent. Je tâte : compagnie tendre mais inutile, bête et froide, et pourtant docile, qui aurait repoussé sur un corps raidi par le flot de pensées incontrôlables, les bras de la nuit. Longue et lente, la nuit alanguie jusqu'à ... non, la nuit épargnant plutôt l'endroit où mon ombre n'ose plus, où mon ombre n'ose pas prendre ta place. Je m'étend, me prélasse, ferme mon oeil irrésolu et pose ma main délaissée sur les petites habitudes ternies par le va et vient de cette nuit, par la couleur moite et amère du rêve que tu ne saura jamais. Je te sens, je te tais, me lève et te fuit le temps que reste sur l'oreiller encore tiède de cette nuit ressassée, ma mémoire assoupie.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Belles photos. J'en avais vu de moins belles, je ne savais pas que tu les prenais si bien.

Anonyme a dit…

Merci pour ce petit mot qui prête à confusion. Je te retourne le compliment, encore une fois:beau film, beaux acteurs, bonsgags, belles lumières et Paris qui "sera toujours Paris", et puis quelques souvenirs communs aussi... :)
Aller, noyeuses Pâques cher ami.
Mk*