samedi 18 août 2007

Panorama 16 - A....pprivoiser

Comme on gravit des montagnes, courrir les horizons plats, pas en avant, tout le temps, perspectives, dégringolades et vitrines à contre courant - à l’approche. Obsession qui déroule les kilomètres et s’enroule dans les draps. Ne plus compter les jours, vivre dans le bruit des assiettes retournées, du silence par-dessus les forêts et dans l’ombre précise de la cour carrée. Seule dans le rêve d’un géant, à deux pas d’une usine que le vent vide – un géant que l’on nomme Ziel, qui vous regarde au-dedans de l’âme et vous tient dans l’Illusion qui vous étreind.
Künstlich à regarder vivre les artistes alors qu’on ne cherche qu’à voir passer les gens, éternellement. Tous, le regard suspendu aux rayons bleus d’un écran - perdue - fin de journée lorgnant le dernier étage d’un café aux vitrines qui débordent (encore) des Allee – des Allee où l’ombre d’A.... s’est arrêtée.

L’air du temps a la saveur exquise et piègeuse du printemps soulevant la cime des arbres, les antennes des tramways et ces néons de feux aux couleurs qui vous tendent les bras, vous auréolent et finissent par vous brûler les yeux…

A.... est là, face à moi. Son regard – absence berçant les interrogations – et tout autour le brouhaha. Fragile – volubile - bleu de ses yeux sur son geste qui tremble - ombre de nos mains posées sur le bois de cette table où s’allonge encore le crépuscule de l’été - le même – interminable - béni par l’éternité à laquelle on croit et à laquelle on offre le dessein de nos journées. Il faut avoir fait du chemin pour savoir d’où l’on vient, et toujours, prendre des détours lorsqu’on a décidé d’en parler. Lumière dense - apprendre à nommer – les yeux bandés - mais surtout soutenir le regard d’A.... qui se contentera de poser des questions sur toi – oui toi - dans le caprice de sa langue qui se fait entendre derrière elle, devant moi - sa langue qui va rompre son écho à l’endroit où le soleil plante sa lance, faisant des horizons de cette ville un point fixe… ein Ziel - repos des illusions.

La nuit tombée, me vient soudain l’envie incongrue, d’aller de l’autre côté de ma rue.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"La nuit tombée, me vient soudain l'envie incongrue d'aller de l'autre côté de la rue"

voir où la nuit est tombée
?