vendredi 10 août 2007

Panorama 15 - Rester ici

Prévoir,
mesurer,
anticiper.
(dé) comptes
pour rien
personne
nulle part

en construction

Pleine lumière, sur les terrains vagues, entre les boulevards et l’ombre vaporeuse en dedans des trottoirs.
Un homme fige sa marche aux portes d’une usine dont les murs flottent de part et d’autre de leur histoire. Jetzt, chacun crée comme il marche, comme il raconte justement sa propre histoire. Des hommes au regard de pierres, qui lèvent de grands verres où cogne la lumière, des hommes qui vous tendent la main comme on caresse la poussière. Le temps cesse à heure fixe pour nous faire entendre le récit qu’eux… le récit qu’il… le récit que l’on promène au fond du sac qui leste nos pas, nos Allee mécaniques, nos coups de pédale arythmétiques vers la voie d’un impossible retour, le récit sur lequel se dressent nos envies … recht, links, links rechts … il y en a qui mieux que moi ont appris à compter, à prévoir, mesurer, anticiper ; à compter pour se défaire des chiffres ; à compter non pour entasser mais pour étendre la terre, la terre gorgée de ce plein été en fonte sur nos nuit... la terre à mesure des désirs de celui venu s’y perdre. Un été en roue libre sur le crépuscule des principes, des lois, des idées qui nous somment de nous arrêter là. Le premier été.
L’homme, la face pleine d’ombre et de sueur, la face pleine de doute et d’ardeur, plonge à nouveau son regard dans les dernières larmes d’un feu qui s’éteint. Un souffle, je vole son image et repars. Factice et authentique : je ne fais que provoquer le hasard, décidée à faire confiance à cette chimie qui remet en cause ce temps, le temps à perdre, à consacrer, à meubler contre le moment d’une petite halte. Un détour qui n’en a pas fini de nous posséder. Je marche comme on tâte le hasard d’une simple rencontre, à l’aveugle, à l’abri du temps qui se détourne, se retourne, se replie puis reprend… jusqu’à ce que la nuit vienne, jusqu’à ce que ma course se dérobe au regard d’un autre homme qui m’attend, là, nulle part.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Nulle part où aller - endroit idéal où ne pas revenir - espace terminal où repartir

Un peu plus à l'Est... a dit…

oui, et pourtant on cherche !