Chez moi, en ce moment, il y a des travaux -
c'est bête - je quitte cet appartement dans quelques mois - trois - tout au plus -
tout est recouvert d'une couche de poussière - uniforme - monochrome - parfaite et légère -
je suis obligée de passer le doigt sur mon écran - quel qu'il soit - juste - pour y voir clair -
je sais que je vais veillir -
jeudi 20 mars 2008
mardi 18 mars 2008
lundi 17 mars 2008
Panorama 35 - La scène
Lorsque tous les regards se seront tendus – alors – comme prévu - nous lèverons nos verres à la fin – venue - enfin - de l’âge des premières fois
mais à ce moment là - en dehors du brouhaha - dans l’ombre des souriants insensés – prendre en apnée le reflux de la foule, la foule sur la soie des allées piétinées à longueurs de journées – tendre tout entier vers l’écho qui arrache à notre pénombre tamisée, le pas de l’homme – dans la nuit – dans les rues - à l’aveugle - à l’envers - jamais perdu
Levons nos verres - encore - sur nos coupes déjà pleines - les assiettes abandonnées à leurs montagnes de mets - de restes - de miettes d’heures de gloires - épuisées - vidées de leur esssence - la peau rance de nos rêves susurés – censurés - et de nos gestes calculés – levons nos verres à cette marche silencieuse et droit vers nous - dépossédée de tout – sauf d’une chose - que nous lui demanderons - espérons - lorsque l’intimité qu’au prix du reste nous avons perdue- nous sera une dernière fois accordée
silencieuse – invisible – invincible – irréversible
Une fois les verres vides – à cette heure là - quand il n’en restera plus d’autre - quand même le plus beau d’entre nous se laissera abrutir par la nuit qui sur sa route emporte tout emporte tout – faisant de chacun de nous le convalescent du jour qui vient – désirant et ignoré
à cette heure là, n’oublions pas l’écho unique de l’homme qui marche sur la cérémonie - la cène ironique et solitaire de ceux qui ensemble lèvent leur verre - à cette heure là - à l’heure de notre dernier repas.
mais à ce moment là - en dehors du brouhaha - dans l’ombre des souriants insensés – prendre en apnée le reflux de la foule, la foule sur la soie des allées piétinées à longueurs de journées – tendre tout entier vers l’écho qui arrache à notre pénombre tamisée, le pas de l’homme – dans la nuit – dans les rues - à l’aveugle - à l’envers - jamais perdu
Levons nos verres - encore - sur nos coupes déjà pleines - les assiettes abandonnées à leurs montagnes de mets - de restes - de miettes d’heures de gloires - épuisées - vidées de leur esssence - la peau rance de nos rêves susurés – censurés - et de nos gestes calculés – levons nos verres à cette marche silencieuse et droit vers nous - dépossédée de tout – sauf d’une chose - que nous lui demanderons - espérons - lorsque l’intimité qu’au prix du reste nous avons perdue- nous sera une dernière fois accordée
silencieuse – invisible – invincible – irréversible
Une fois les verres vides – à cette heure là - quand il n’en restera plus d’autre - quand même le plus beau d’entre nous se laissera abrutir par la nuit qui sur sa route emporte tout emporte tout – faisant de chacun de nous le convalescent du jour qui vient – désirant et ignoré
à cette heure là, n’oublions pas l’écho unique de l’homme qui marche sur la cérémonie - la cène ironique et solitaire de ceux qui ensemble lèvent leur verre - à cette heure là - à l’heure de notre dernier repas.
jeudi 13 mars 2008
Le rêve de cette nuit
Par a-coups – à cloche pied – avancer – tendre les bras dans de grands métiers à tisser – dans le corps des villes – vers les maisons hantées – faire claquer derrière soi les portes de cette époque – rêver
Ne pas y croire – une ombre épiée derrière la fenêtre – vue - dans le coin de l’écran, dans la nuque des passants avant même que l’heure prévue nous l’ait apportée – il fait encore clair pourtant – vue, puis – non – la place ne se fige pas – rien ne bouge – rien ne change – le serveur continue de serrer des mains de sa main mouillée - on ne nous écoute pas – elle – me parle - doucement –elle prend le temps - il fait encore clair pourtant – et puis conscience d’une habitude - d’une évidence - comme - la présence de ma compagne - toujours en avance sur la venue de l’amant – en face – maintenant - peut-être m’attend – ne pas y croire pourtant
Ne pas y croire – une ombre épiée derrière la fenêtre – vue - dans le coin de l’écran, dans la nuque des passants avant même que l’heure prévue nous l’ait apportée – il fait encore clair pourtant – vue, puis – non – la place ne se fige pas – rien ne bouge – rien ne change – le serveur continue de serrer des mains de sa main mouillée - on ne nous écoute pas – elle – me parle - doucement –elle prend le temps - il fait encore clair pourtant – et puis conscience d’une habitude - d’une évidence - comme - la présence de ma compagne - toujours en avance sur la venue de l’amant – en face – maintenant - peut-être m’attend – ne pas y croire pourtant
L’orage de cette nuit – dans la chambre des invités - les fenêtres ouvertes sur la pluie – le ciel qui parle à mes rêves et court sur le palier
mardi 4 mars 2008
Panorama 34 - En face
Ce soir, j’ai retrouvé ma dame - chère à mon âme - sa présence parmi les bribes d’une histoire à combler – sa main paisiblement posée sur mon cahier depuis trop longtemp refermé – suivre à la lettre les objectifs que l’on s’est assigné -
Elle parle, me parle, puis s’égare un moment dans la mémoire de celui dont je sait seulement qu’il fut un incroyable conteur d’histoires – un voile invisible secoue le reflet sur lequel son regard se fige, le visage de l’époux, la course impossible, l’absence invincible, son regard, l’oubli du temps fixant à travers moi les silences indomptables, reminescences ineffables d’une époque que je ne connais pas mais que sens pourtant répandre son ombre sur la voix lointaine des vivants qui à côté de nous s’étreignent – pendant qu’en silence auprès de ma dame je me joins au chœur qui reprend lentement, paisiblement, dans un râle insoupçonné, son chant
This is the way the world ends
This is the way the world ends
This is the way the world ends
Not with a bang but a whimper
Elle parle, me parle, puis s’égare un moment dans la mémoire de celui dont je sait seulement qu’il fut un incroyable conteur d’histoires – un voile invisible secoue le reflet sur lequel son regard se fige, le visage de l’époux, la course impossible, l’absence invincible, son regard, l’oubli du temps fixant à travers moi les silences indomptables, reminescences ineffables d’une époque que je ne connais pas mais que sens pourtant répandre son ombre sur la voix lointaine des vivants qui à côté de nous s’étreignent – pendant qu’en silence auprès de ma dame je me joins au chœur qui reprend lentement, paisiblement, dans un râle insoupçonné, son chant
This is the way the world ends
This is the way the world ends
This is the way the world ends
Not with a bang but a whimper
samedi 1 mars 2008
The hollow men III
Pendant qu’elle chante
J’entends au loin la danse
Elle parle d’amour et étreint avec du venin dans les mains
Elle prie - « I can’t believe what the Lord has finally sent me »
Elle prie aussi de n’avoir plus à s'asseoir sur la soie verte, la patine brillante et inerte d’une soirée passée dans l’ombre de l’absent –
Dans l’ombre de l’amant –
Eperdument -
A perte de vue –
Oeil de verre sur les certitudes et le désert - noyer ses mains dans la poussière - se cacher sous les pierres – parler trop fort, parler trop tôt – parole perdue - à tue-tête dans l’inutilité des gestes – le pas qui s’égare sur la carte d’un monde restreint – et la raison toujours plus leste sur le ciel gommé par les vieux trajets – en attendant qu’ils viennent me chercher – en entendant la danse – en allongeant la langue sur le fer des chaînes - en attendant que l’écho qui se traîne invoque la cavalcade qui rend la nuque raide - avant qu’au loin elle et son cavalier ne s’arrêtent de chanter – avant qu’au devant de scènes invisibles, aveugles et invincibles nous reprenions la danse, trois pas sur la terre vaine, nous
J’entends au loin la danse
Elle parle d’amour et étreint avec du venin dans les mains
Elle prie - « I can’t believe what the Lord has finally sent me »
Elle prie aussi de n’avoir plus à s'asseoir sur la soie verte, la patine brillante et inerte d’une soirée passée dans l’ombre de l’absent –
Dans l’ombre de l’amant –
Eperdument -
A perte de vue –
Oeil de verre sur les certitudes et le désert - noyer ses mains dans la poussière - se cacher sous les pierres – parler trop fort, parler trop tôt – parole perdue - à tue-tête dans l’inutilité des gestes – le pas qui s’égare sur la carte d’un monde restreint – et la raison toujours plus leste sur le ciel gommé par les vieux trajets – en attendant qu’ils viennent me chercher – en entendant la danse – en allongeant la langue sur le fer des chaînes - en attendant que l’écho qui se traîne invoque la cavalcade qui rend la nuque raide - avant qu’au loin elle et son cavalier ne s’arrêtent de chanter – avant qu’au devant de scènes invisibles, aveugles et invincibles nous reprenions la danse, trois pas sur la terre vaine, nous
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